Mon 448ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.
Des films, ma vie et rien d'autre. Site traitant des "1001 films à voir avant de mourir" de Steven Jay Schneider. Présentation chronologique des films en fonction de mon histoire personnelle. Vous n'y trouverez, ni résumés, ni critiques de films mais des idées, des émotions, des bribes de vie, suscitées par cette randonnée au cœur des 1001 films. Attention, je suis un divulgâcheur.
Histoire d'une mutinerie sur un navire britannique, le Bounty, qui eut lieu le 28 avril 1789.
Je ne me fatigue pas de revoir ce film ou bien la version avec Marlon Brando. J'aime voir monter lentement la haine de l'équipage pour le commandant et la mutinerie conséquente.
De très belles séquences se passant à Tahiti (en fait, l'île Santa Catalina en face de Los Angeles) nous montrant la rencontre des Britanniques avec les jeunes Tahitiennes malgré une vision très stéréotypée des îles du Pacifique. Ce qui me fait penser à la chanson Emmenez-moi de Charles Aznavour dans laquelle il dit : Il me semble que la misère serait moins pénible au soleil. Que j'ai donc détesté cette phrase qui est vraiment du n'importe quoi. Encore un stéréotype de la farniente du sud qui n'a pas besoin d'argent pour vivre. Dans mon cours sur le sous-développement, il me faisait plaisir de pourfendre cette chanson.
Les mutins, après être retourné à Tahiti, mettent le cap sur une île inconnue de la cartographie de l'époque, l'île Pitcairn. Les habitants, aujourd'hui au nombre de 50, sont des descendants des mutins et de leurs femmes tahitiennes.
J'aime aussi voir la direction artistique : tous ces agrès et ces grandes voiles qui claquent au vent.
De prime abord, on peut être rebuté par le beau Clark Gable sans sa moustache et jouant un contre-rôle. Mais au fil de l'action, il s'impose.
Par ailleurs Charles Laughton en capitaine Bligh est criant de vérité. Il ne peut pas y avoir plus méchant et plus sadique.
Movita Castaneda qui interprète la jeune tahitienne est une actrice américaine d'origine mexicaine. Elle fut l'épouse de Marlon Brando de 1960 à 1962, année où il convolera avec une vraie tahitienne rencontrée sur le lieu de tournage du Mutiny on the Bounty. Il s'agit de Tarita Teriipaia.
Oscars 1936. Meilleur film
Belle plongée dans le cinéma néoréaliste italien : décors naturels, pauvreté, pessimisme, un monde tragique. La Strada est un road-movie du pauvre. Juste pour me contredire, les partisans du néoréalisme ont hué ce film lors de l'attibution d'un prix à Fellini lors du Festival de Venise, en 1954.
Gelsomina (Giulietta Masina, l'épouse de Fellini), en agneau sacrifiée. Personnage inoubliable qui me touche beaucoup. Une ressemblance avec le mime Marceau et aussi avec Charlot.
C'est un peu l'histoire de la Belle et de la Bête qui se passe dans un monde de forains si habituel chez Fellini. La Bête Zampino (Anthony Quinn qui vient de remporter un Oscar dans Viva Zapata!) en homme brutal qui maltraite la pauvre Gelsomina, un peu demeurée et asexuée.
Ce film, c'est aussi la Belle qui parcourt un chemin de croix.
Sur les mimiques faciales et gestuelles de Giuletta Masina : le personnage du Fou à Gelsomina : Es-tu sûre que tu es une femme? Tu ressembles plutôt à un artichaut.
Une scène touchante, celle du caillou. Le Fou prend dans sa main un caillou et dit que tout objet, si petit soit-il a une signification (ou une destinée) dans la vie. On sent bien que le message est destiné à Gelsomina.
La musique de Nino Rota avec son thème lancinant et triste est un personnage à part entière. C'est ce thème, à la fin du film, qui amène Zampino à ressentir des émotions qu'il n'avait jamais soupçonnées à l'égard de Gelsomina. Fin poignante et tragique.
Ce qui est surprenant c'est le choix des deux acteurs américains pour incarner Zampino et le Fou. Une façon d'entrer dans le marché américain? Mais ça nous sort un peu du néoréalisme qui nous avait habitué à des acteurs non-professionnels ou peu connus.
Ah oui, la moto utilisée est une Moto Guzzi Ercole, un tricycle conçu pour le transport de charges lourdes.
Toujours touché par la belle langue italienne. Mais toujours un peu en colère que ma mère italienne ne me l'ait pas apprise. Dans la ville de Québec de l'époque de mon enfance, il n'y avait pas 1000 Italiens dont on rencontrait une partie, une fois par année, le jour de la Befana, le jour de l'Épiphanie, dans une salle culturelle de la Haute-ville. Pour mes parents, il était inutile d'apprendre l'italien que nous ne pourrions pas pratiquer, de toute façon. Il y a quelque temps, j'ai essayé l'italien sur Duolingo, je me suis vite désintéressé.
Oscars 1957 : Meilleur film en langue étrangère
Venise 1954 : Deux prix à Federico Fellini
Cahiers du Cinéma 1955 : Un des 10 meilleurs films de l'année
Grand film pacifiste traitant de la Grande Guerre. L'acteur principal, Lew Ayres, 22 ans, est devenu pacifiste suite à sa prestation. Il est même devenu objecteur de conscience lors de la Seconde Guerre mondiale, s'engageant plutôt comme infirmier.
Grand film pacifiste en temps de paix. Mais ce film n'aurait jamais été réalisé durant la Seconde Guerre mondiale. En effet, aucun film prônant la paix n'a été produit pendant cette période.
Les Nazis ont très mal pris cette production cinématographique. Ils se sont opposés fermement aux représentations en Allemagne.
La première séquence dans laquelle le professeur encourage ses étudiants à s'engager dans l'armée allemande est assez délirante : l'art de fabriquer de la chair à canons.
La trame du film décrit l'itinéraire parcouru par une dizaine de soldats, de l'école à la mort. On partait pour la gloire, on arrive dans la désillusion : faim, angoisse, panique, folie et agonie.
Une séquence marquante : la rencontre de Paul avec un soldat français qu'il vient de tuer. Il découvre en prenant son carnet militaire qu'il est un homme comme lui avec une famille qui l'attend. Alors, Paul promet, qu'après la guerre, il ira voir sa femme pour la consoler.
Pour 1930, les scènes de bataille sont enlevantes et très réalistes.
Le film se termine par un plan poignant où l'on voit la main d'un soldat, Paul, qui s'approche pour prendre un papillon et qui, après un coup de feu, se fige à jamais.
Autres versions
1979. Un film pour la télévision dirigé par Delbert Mann avec Richard Thomas, Ernest Borgnine, Donald Pleasence, Ian Holm.
2022. Dirigé par Edward Berger.
Une suite : The Road Back réalisé en 1937 par James Whale.
Oscars 1930. Meilleur film et meilleure réalisation
Film noir à la narration opaque. Essayer de s'y retrouver dans le déroulement de l'intrigue est peine perdue. C'est la deuxième fois que je voie ce film et je ne réussis toujours pas à comprendre de quoi il en retourne et surtout qui a tué qui. Aussi, il est difficile de comprendre comment la police n'est pas impliqué dans l'enquête entourant ces multiples meurtres. Même le romancier Chandler répondait au réalisateur à propos de l'intrigue qu'il n'en avait aucune compréhension.
Il faut voir ailleurs. Cet ailleurs c'est l'immense plaisir de voir évoluer Bogart et Bacall, pour moi le plus grand intérêt du film. Au passage, ils se marièrent six mois après le tournage.
Première image du générique : Bogart et Bacall s'allumant une cigarette. Soixante ans de campagne contre le tabac m'ont conditionné à trouver cette image déplaisante.
Un bout de dialogue :
La blonde bibliothécaire : Vous ne ressemblez pas à un collectionneur de premières éditions.
Marlowe : Je collectionne aussi les blondes en bouteille.
Probablement, le seul film noir dans lequel l'on mentionne Marcel Proust.
Autre version : The Big Sleep réalisé en 1978 par Michael Winner. Avec Robert Mitchum, Sarah Miles, Joan Collins et James Stewart. 5.8
Visionné, la première fois, le 26 février 2007 sur DVD à Montréal.
Mon 438ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.
Premier film d'Alfred Hitchcock réalisé en Amérique mais dont l'intrigue se passe en Grande-Bretagne.
Film américain réalisé en 1950 par John Huston.
Avec Sterling Hayden, Louis Calhern, Jean Hagen, James Whitmore, Sam Jaffe, John McIntire, Marilyn Monroe dans un petit rôle.
D'après le roman éponyme (1949) de W.R. Burnett
Quand Marilyn sera connue, la nouvelle affiche du film n'en aura que pour elle avec les symboles phalliques en arrière-plan. (Aucun gratte-ciel dans le film)
Film noir classique. Tous les éléments y sont, même la stupide blonde (pauvre Marilyn).
La ville d'après-guerre est présentée comme une jungle pour les gangsters.
On reprocha à Huston de trop valoriser les personnages du monde interlope ce qui en fait son originalité par rapport aux films de bandits traditionnels.
Quelques séquences qui retiennent l'attention :
1. La scène de fétichisme où le vieux beau (Louis Calhern) caresse avec passion un soulier de sa maitresse (Monroe).
2. La scène dans le café où le chef de gang (Sam Jaffe) regarde danser une jeune fille au corsage envoûtant (pour lui évidemment, pas pour nous !) ce qui le mènera à sa perte.
3. L'hooligan (Hayden) qui vient mourir parmi les chevaux dans la ferme de son enfance. On laisse entendre que l'exécution de son cheval favori par son père durant son adolescence l'aurait tout droit mené vers le monde interlope. Cette séquence est la seule diurne et non-urbaine.
Trois versions :
The Badlanders (1958) réalisé par Delmer Daves. 6.4
Cairo (1963) réalisé par Wolf Rilla. 5.5
Cool Breeze (1972) réalisé par Barry Pollack. 5.4
Venise 1950. Meilleur acteur à Sam Jaffe
Visionné, la première fois, le 18 février 2007 sur DVD à Montréal.
Mon 433ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.
Considéré comme un des meilleurs westerns américains de tous les temps avec la présence de John Wayne, à jamais the western Cowboy.
Convention : Les Indiens brulent, violent et tuent ce qui jette la haine au cœur de l'homme blanc qui cherchera vengeance. Le Blanc Ethan Edwards résume dans sa personne le racisme systématique envers les Indiens, qu'on appelait dans mon enfance les Sauvages avant de devenir Indiens, puis Amérindiens, puis Autochtones, puis Premières-Nations, appellation la plus acceptable aujourd'hui avant qu'elle ne devienne, éventuellement désuète à son tour.
Premier plan : Une femme à contre-jour dans l'embrasure de la porte (frontière entre la civilisation et la nature sauvage) avec, en arrière-plan, le paysage le plus mythique des westerns américains : les Mittens de Monument Valley du désert de l'Arizona. À couper le souffle. Je ne sais pas pourquoi, j'ai pensé tout de suite à Once Upon a Time in the West de Sergio Leone